Conduire sans assurance, les jeunes en première ligne

Le Fonds de Garantie des Victimes présente ce 7 juin 2023 son baromètre de la non-assurance routière. Un problème de société qui touche de plus en plus les jeunes conducteurs. 

Au cours des cinq dernières années, la proportion d’automobilistes non assurés impliqués dans un accident a augmenté de 44 %. Rien qu’en 2022, 8 443 accidents de la route, dont certains très graves, ont été causés par des conducteurs non assurés. Parmi eux, la moitié a moins de 30 ans, dont un nombre croissant d’étudiants (30 en 2018). Le problème des jeunes conducteurs non assurés est d’autant plus préoccupant qu’ils provoquent plus d’accidents et plus d’infractions : 41 % d’entre eux n’ont pas de permis de conduire valide, 20 % sont alcooliques et 27 % consomment de la drogue.

Pourtant, selon une enquête menée par le Fonds d’indemnisation des victimes*, 98 jeunes interrogés ne savaient pas qu’il était obligatoire de souscrire une assurance pour leur véhicule et ont avoué être conscients des risques éventuels de délinquance. Alors pourquoi risquer de conduire sans assurance ? 74% pensent que le coût est trop élevé. Cependant, l’utilisation des voitures nécessite leur capacité financière parfois hors de portée. Les frais cumulés (immatriculations, achats de véhicules, carburant, assurances, etc.) représentent un montant excessif. Pourtant, selon le rapport du Comité insertion jeunesse sur la mobilité (2019), la voiture personnelle est le principal moyen de transport des 18-30 ans.

La FGV entend développer une obligation d’information sur l’assurance responsabilité civile des vendeurs de véhicules (dont scooters électriques, monocycles, gyropodes, etc.). Une campagne de sensibilisation sera également développée autour de la thématique non assurantielle, notamment sur les réseaux sociaux. Une transparence accrue et une éducation sur ce qu’est l’assurance responsabilité civile se feront en partenariat avec la Fédération Nationale des Devoirs Locaux pour agir localement auprès des jeunes en situation d’insertion sociale et professionnelle. L’objectif est de prouver que la conduite sans assurance constitue un délit passible d’amendes pouvant aller jusqu’à 3 750 €, d’une éventuelle suspension du permis et de la confiscation du véhicule. De plus, en cas d’accident, le non-assuré est légalement redevable auprès du Fonds de garantie des victimes de réclamer l’indemnisation des victimes. Les montants peuvent aller de plusieurs dizaines d’euros à plusieurs millions de dong selon la gravité des dégâts. Par conséquent, la nécessité absolue est de rendre les primes plus accessibles aux jeunes conducteurs.

L’augmentation des primes pour les jeunes conducteurs (100 % la première année d’un permis de conduire, 50 % la deuxième année et 25 % la troisième année) apparaît comme un coup de pouce pour éviter les voitures dangereuses non assurées. La FGV se réserve le droit de rappeler qu’un certain nombre de dispositifs ont permis de réduire le coût de l’assurance (conducteur accompagnateur, formation après permis, prix au kilomètre). Mais cela doit aller plus loin, avec une réflexion sur la réforme de la majoration pour les jeunes conducteurs et l’obligation d’inclure l’assurance obligatoire dans le programme d’aide financière aux jeunes en recherche d’emploi ». Pour FGV, la question de l’assurance n’est plus un « angle mort de la mobilité des jeunes ».