La commission européenne souhaite faire évoluer les règles de calcul du bilan carbone des voitures électriques en tenant compte de l’origine de l’électricité utilisée pour la fabrication de leurs batteries. Une chance pour la France.
La commission européenne souhaite faire évoluer les règles de calcul concernant le bilan carbone des voitures électriques. Aujourd’hui ce calcul inclut la batterie et l’électricité nécessaire à leur fabrication. L’UE entend rajouter un paramètre à l’équation. Celui de l’origine de l’électricité utilisée pour leur fabrication. Aujourd’hui seule la quantité d’électricité utilisée dans le process de fabrication est retenue. Sans distinguo du mix énergétique du pays où est construite la batterie.
À partir de 2027, le mix énergétique national entrerait dans la base de calcul du bilan carbone de la production d’une voiture électrique. Plus le pays d’origine de production de la batterie utilise produit d’énergie décarbonée, plus son bilan carbone serait amélioré. Le but : réduire l’impact carbone des véhicules et récompenser les pays ayant une production d’électricité vertueuse.
Une chance pour la France
Doté d’électricité nucléaire qui, bien que non renouvelable, est reconnue par l’Europe comme « propre », l’Hexagone pourrait tirer profit de ce nouveau règlement pour attirer sur son sol de nouvelles gigafactories. À condition que la demande soit au rendez-vous. À l’opposé, la proposition européenne fait bondir les constructeurs allemands. Outre Rhin, 40 % de l’électricité produite provient de combustibles fossiles comme le charbon et le gaz. Et si la part du renouvelable gagne du terrain, l’Allemagne ne peut rivaliser avec d’autres pays, comme la France, dotés d’électricité nucléaire qui, bien que non renouvelable, est reconnue par l’Europe comme « verte et propre ».
L’Association allemande de l’industrie automobile (VDA) met en garde : « ce projet contraire aux approches précédentes entraînerait des inconvénients importants pour les projets existants en Allemagne. » Avec en point de mire la crainte de voir les investissements dans les gigafactories locales se tarir. Et de pointer les risques pour l’usine de batteries Northvolt à Heideeswig-Holstein. Un projet de plus de 4,5 milliards d’euros (3 000 emplois prévus) dont les premières batteries devraient être livrées en 2026. À terme l’unité de production devrait permettre d’équiper 1 million de véhicules. Si la règle de l’origine de l’électricité devait s’appliquer, ce serait une nouvelle désillusion pour l’industrie allemande où l’automobile électrique, connaît une sérieuse panne de courant.