Accusée par certains d’être devenue une marque un peu ringarde, Citroën prépare des nouveaux modèles au positionnement très différent avec une descente en gamme assumée. Et si c’était ça, la clé d’un retour en force pour la marque aux chevrons ?
Je vois régulièrement des publications sur les réseaux sociaux se lamentant de la situation actuelle de Citroën. Marque connue dans l’histoire de l’automobile pour avoir conçu quelques-unes des voitures les plus novatrices du marché, elle se contente désormais de vendre des autos au positionnement très classique avec une approche tournée vers le confort et l’habitabilité. Certes, les modèles comme la C4 ou la C5X cultivent une certaine forme d’originalité dans le paysage actuel. Compte tenu des volumes de vente qu’ils représentent, difficile pour autant de considérer cette « audace » comme un élément de réussite auprès de la clientèle.
Après des années difficiles pendant lesquelles Citroën n’a cessé de perdre des parts de marché sur le Vieux Continent, il y a cependant du nouveau chez la marque aux chevrons. Pas spécialement extravagantes à regarder, les nouvelles C3 et C3 Aicross s’inscrivent banalement dans la catégorie des citadines et des SUV urbains. Elles reprennent, comme tous les modèles de petite taille du groupe Stellantis, des motorisations essence de 1,2 litre turbo sans grosse innovation mécanique (en plus d’une variante 100% électrique plus chère). Mais leurs prétentions tarifaires signent une sérieuse descente en gamme : la C3 démarre à 14 990€ alors que les citadines modernes tendent désormais plutôt vers les 20 000€ en premier prix. A ce niveau, même une Dacia Sandero ne coûte pas moins cher avec une motorisation similaire !
On ne connaît pas encore le prix du nouveau C3 Aircross mais il devrait lui aussi faire l’effort de coûter moins cher que la plupart des références du segment dans sa version de base. De quoi arriver sans doute, à motorisation similaire, au niveau d’un Dacia Duster. Avec l’avantage par rapport à ce dernier de pouvoir offrir sept places, une possibilité peu habituelle sur ce créneau des petits crossovers.
Le bon positionnement de Citroën ?
Fabriquer des voitures simples et bon marché, voilà une stratégie qui a parfaitement fonctionné par le passé pour Citroën. Sachant que le constructeur jouit probablement toujours d’une image supérieure à celle de Dacia, on se demande s’il n’y aurait pas de quoi revenir en grâce dans les ventes sur le marché européen avec cette approche. Rappelons que Stellantis ne possède aucune marque pour concurrencer frontalement Dacia et que la Sandero a failli s’imposer comme la voiture la plus vendue d’Europe en 2023.
Même chez les voitures électriques, l’approche de Citroën semble pertinente : la ë-C3, affichée à 23 300€ avec des qualités techniques très supérieures à celles de la Dacia Spring sur le papier, s’est arrachée pendant la période d’ouverture des commandes du leasing social. Si le futur ë-C3 Aircross reste sous les 30 000€ avec une autonomie raisonnable, il pourrait convaincre autant qu’un Duster hybride approchant ce tarif assez élevé dans l’absolu.
Après s’être peut-être un peu perdu en essayant de séduire les automobilistes avec des designs compliqués et clivants, le constructeur change de voie. Cette approche assez humble et très simple sur les dernières nouveautés de la marque nous paraît intéressante. Des Citroën simples, fiables et pas cher, voilà qui ressemblerait à une vraie formule magique à l’époque des voitures hors de prix et compliquées.