Avec 23 ans d’existence, l’Alliance Renault/Nissan n’en est pas à ses premiers atermoiements. Régulièrement, l’Alliance vacille. Et pourtant, l’Alliance résiste. Secouée par l’affaire Ghosn, puis la guerre en Ukraine, l’Alliance est au centre des discussions à la faveur de la nouvelle entité réservée aux véhicules électriques que souhaite créer Renault : Ampère.
Dans les mêmes circonstances en 1999, le mariage de Renault et Nissan ne connaît que des jours heureux. En effet, il y a eu de nombreux écueils et désaccords au fil du temps. Particulièrement mise à mal avec l’affaire Carlos Ghosn, l’Alliance a aussi subi la défaite de Renault en Russie.
Cependant, l’histoire entre Renault et Nissan peut continuer.
Le constructeur français va donc envisager de réduire sa participation dans Nissan, une grande première depuis l’affaire Ghosn, qui a particulièrement fait honte à l’époque à l’Union, et a laissé les Japonais exiger une modification rapide des termes du contrat (Renault désormais détient 43 € Nissan, et Nissan seulement 15 € Renault).
Cependant, un geste n’est rien de moins qu’anodin ou désintéressé. Dès lors, si Renault est enclin à se retirer de Nissan, le constructeur français compte acquérir un partenaire, et non des moindres : Nissan pour investir avec lui dans son projet d’une entité 100 % dédiée à la mobilité électrique baptisée Ampère. Renault, qui prévoit de valoriser sa filiale spécialisée à 10 milliards d’euros lors de son introduction en bourse en 2023, compte sur son partenaire historique pour investir entre 1 et 1,5 milliard d’euros, soit environ 15% du capital de cette nouvelle entreprise. et attirer de nouveaux investisseurs.
Nissan, donc en position de force, Renault a besoin d’un partenaire de long terme pour mener à bien son projet, n’a pas encore donné de réponse définitive. Cependant, les discussions sur les parts respectives des deux constructeurs sont toujours en cours, signe qu’aucune porte n’a été fermée jusqu’à présent. Renault, qui espère conserver 43 % du capital, est prêt à réduire sa participation à 30 %, tandis que Nissan attend les efforts du constructeur français.
Les discussions entre les deux groupes portent également sur l’électrotechnique. Un domaine où Nissan ne semble pas prêt à partager son savoir-faire, et notamment avec Google, partenaire de Renault depuis 2020.
L’impasse semble vraiment tenace.
Les Noces de Raison, Alliance est toujours aussi circonstancielle.