Nissan teste une nouvelle peinture capable d’abaisser la température intérieure du véhicule en cas de forte chaleur et de réduire la consommation d’énergie du système de climatisation.
Depuis 10 mois les services aéroportuaires d’All Nippon Airways (ANA) de l’aéroport international de Tokyo, bénéficient d’un véhicule de service totalement innovant. Une Nissan NV100 peinte avec une « peinture réfrigérante ».
Utilisée dans les mêmes conditions que les autres véhicules sur le tarmac de l’aéroport celle-ci a montré une réduction de 12 degrés de la température de ses surfaces extérieures et permis d’abaisser jusqu’à 5 degrés la chaleur dans l’habitacle par rapport à un véhicule équipé d’un revêtement automobile traditionnel. Un double intérêt pour le conducteur.
Au-delà de son bien-être dans la voiture, cette peinture permet de limiter l’utilisation de la climatisation. Et donc réduire la dépense énergétique. « C’est particulièrement important à l’ère des véhicules électriques, où la charge liée au fonctionnement de la climatisation en été peut avoir un impact considérable sur l’état de charge« , a expliqué Susumu Miura, senior manager et expert au laboratoire des matériaux et traitements avancés du centre de recherche de Nissan.
Le refroidissement par rayonnement
Développée avec Radi-Cool, spécialiste des produits de refroidissement, la structure du revêtement intègre des métamatériaux, qui modifient la propagation des ondes lumineuses et thermiques. La peinture réfrigérante testée par Nissan comprend deux types de particules. L’une réfléchit les rayons proches de l’infrarouge de la lumière du soleil qui provoque normalement des vibrations au niveau moléculaire dans la résine de la peinture traditionnelle et produit de la chaleur. L’autre crée des ondes électromagnétiques qui s’opposent aux rayons du soleil, redirigeant l’énergie envoyée sur véhicule vers l’atmosphère. Combinées, ces particules réduisent le transfert de chaleur vers des surfaces telles que le toit, le capot, les portes et les panneaux de carrosserie. Avec bien plus d’efficacité que le blanc. Avec cette technologie, une large palette de couleurs peut réfléchir la chaleur.
Une technologie héritée du bâtiment
Cette peinture n’est pas en soi une réelle innovation. Déjà utilisée pour les bâtiments et les infrastructures en couche épaisse, sans brillance avec un fini mat imparfait, il a fallu l’adapter au monde automobile. Nissan confirme la validation de plus de 100 échantillons résistants au sel, à l’écaillage, au pelage, aux rayures et aux réactions chimiques, ainsi que la cohérence des couleurs et la réparabilité. Mais il reste beaucoup de travail pour affiner le produit. Actuellement à l’innovant revêtement atteint une épaisseur de 120 microns, soit environ six fois plus que la peinture automobile classique. Toujours en phase de développement, Nissan continue d’explorer des options plus fines qui offrent le même niveau de performance en matière de refroidissement. La commercialisation grand public et la démocratisation du procédé sur les voitures de la marque n’est pas attendu avant plusieurs années.