Fourgons et aides à la conduite : le compte n’y est pas encore

Fourgons et aides à la conduite : le compte n’y est pas encore

Selon les conclusions d’une étude publiée il y a quelques jours par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les systèmes d’aides à la conduite sont encore insuffisamment présents sur les véhicules utilitaires légers neufs distribués en Europe.

« Le nombre d’accidents impliquant des véhicules utilitaires légers a moins diminué ces dernières années que la plupart des autres modes de transport. Ces accidents surviennent majoritairement en milieu urbain et lors de trajets professionnels, et la moitié des victimes d’accidents liés aux VUL sont des usagers vulnérables », souligne le rapport de l’ONISR.

La délégation du ministère de l’Intérieur a souligné que l’ADAS (Advanced Driver Assistance System), communément appelé « dispositif d’aide à la conduite », peut être une contre-mesure efficace pour réduire l’incidence des accidents.

Or, « si l’ADAS s’est largement démocratisé sur les voitures particulières, la disponibilité des VUL est encore relativement faible », poursuit l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Il a basé ses propos sur une étude récente qui analyse dans quelle mesure les constructeurs ont introduit des systèmes d’aide à la conduite pour l’entretien des véhicules utilitaires légers.

Cette étude publiée cet automne indique faire référence aux « 19 » fourgonnettes et camionnettes multimarques les plus vendues en Europe sans jamais citer leurs noms. On pense donc bien sûr aux opus aux écussons Renault, Stellantis, Ford, Volkswagen, Mercedes ou Fiat, entre autres.

L’ONISR a pointé quelques défauts. D’une part, il met en évidence le fait que la plupart des aides à la conduite, lorsqu’elles sont proposées sur les camions, sont majoritairement facultatives. Par contre, il a déterminé qu’en présence de ces supports, ils n’étaient pas assez efficaces, en tout cas pas assez adaptés aux configurations de crash. Enfin, le rapport met l’accent sur des actifs qui, parfois, n’incluent tout simplement aucune assistance à la conduite, qu’elle soit de série ou en option.

Le degré de pénurie d’équipements dans le VUL concernera tous les grands types d’aides à la conduite, qu’il s’agisse des systèmes de freinage d’urgence autonomes (AEBS*), des dispositifs d’aide au maintien de voie (LSS), du régulateur de vitesse (SAS) ou d’un capteur d’alerte au conducteur dédié (OSMS) .

Sur les 19 modèles recensés dans cette enquête, il semble que le système de surveillance du conducteur soit le moins représentatif, a priori, 5 appareils sont fournis de série, 5 appareils sont accessibles en option et il y a donc 9 VUL pour les absents inscrits à cet égard.

En revanche, les stats semblent bien meilleures pour le limiteur et le régulateur de vitesse : 5 camions en sont équipés nativement, 12 les proposent en option, et seuls 2 sont actuellement disponibles sans tenir compte de ce sujet.

Quant au frein d’urgence, il sera inscrit au catalogue des 14 modèles étudiés. Un si bon point évidemment. Sauf qu’en fait, seul 1 VUL embarque cet équipement de série.

GSR Regulation 2, qui entrera en vigueur début juillet 2022, incitera sans doute les constructeurs à rattraper leur retard global (et à améliorer les dispositifs d’assistance) en termes d’assistance à bord. Ce document de sécurité commun voté par les députés européens prévoit en effet d’obliger les marques automobiles à équiper les nouveaux types de véhicules destinés au marché européen, dont les VUL, d’un ensemble de conceptions ADAS.