Un look désuet, même si amélioré au restylage, des prestations très moyennes, une image de marque pas vraiment très Jeep pour cette première génération de Compass font de lui un modèle un peu oublié sur le marché de la seconde main. Il s’y fait d’ailleurs assez rare. Mais résultat, avec un peu de patience, on peut faire d’excellentes affaires !
Si vous voulez rouler dans un SUV qui ressemble (de loin) à un Jeep Grand Cherokee, mais pour la moitié du prix, penchez-vous donc sur le cas du Jeep Compass de première génération !
Un modèle disponible uniquement en occasion depuis maintenant 10 ans, et qui est proprement tombé dans l’oubli. S’il a des défauts, c’est certain, il a aussi des qualités, avec en premier lieu, on le répète, son prix très abordable pour un SUV compact.
Au chapitre des inconvénients, on avait constaté à l’époque un comportement routier moyen, une insonorisation qui l’est encore plus, une finition « à l’américaine » typique, une direction peu informative… Mais en contrepartie, le Compas, surtout dans sa version restylée, à partir de 2011, proposait un look qui se rapprochait de celui de son grand frère (surtout la face avant), un équipement généreux, un bon confort de suspension, une consommation maîtrisée en diesel, une habitabilité généreuse, et surtout, des capacités en off-road particulièrement impressionnantes, faisant honneur à son blason.
Une caractéristique intéressante pour ceux qui habitent en montagne ou qui doivent régulièrement affronter des chemins escarpés ou glissants.
Cela dit, il a été complètement éclipsé par sa concurrence : Volkswagen Tiguan, Peugeot 3008, Ford Kuga, Toyota Rav-4, Nissan Qashqai ou Opel Mokka.
Le résultat, des ventes en berne et une disparition du paysage. Mais justement, cela en fait le candidat idéal à cette rubrique des « occasions oubliées qu’on achète à prix normal », comprenez par-là, à un prix qui n’a pas subi les années d’inflation sur le marché de l’occasion. Et il se retrouve en effet bien moins cher que ses rivaux à âge et kilométrage équivalent. Cela dit, il faudra s’armer d’un peu de patience pour en trouver un qui vous ira, car les annonces se font rares. Mais si vous n’êtes pas pressé, voici ce que vous pourrez économiser.
Jusqu’à 4 000 € moins cher que les concurrents, et une décote folle
Prenons pour commencer une version avant restylage. Le Compass a été commercialisé en 2006, alors prenons un modèle 2007/2008, en diesel (LE carburant de l’époque). On trouve sur les sites d’annonces bien connus des modèles 2.0 CRD 140 ch à partir de 2 500 € quand ils sont en bon état, ceux à moins que ça ayant des réparations à effectuer. Ils ont souvent plus de 250 000 km cependant. Pour moins de 200 000 km, comptez plutôt 3 300/3 400 €. Soit une décote de 88 %. Les plus beaux exemplaires sont à 6 000 €, soit – 80 % de décote.
Prenons maintenant un Volkswagen Tiguan de première génération, même année, moteur diesel TDI 140 ch. Pour le même prix, et encore, plutôt 3 800 €, les modèles affichant plus de 350 000 km ! Pour avoir moins de 200 000 km, il faut monter à 5 000 € minimum ! Et plutôt 6 500 € pour un exemplaire correct. Cela représente une décote de – 80 %. Et les plus beaux exemplaires, mais toujours autour de 200 000 km, sont plutôt entre 7 500 et 9 000 € (certains passent les 10 000 € pour 220 000 km !), soit entre – 77 % et – 72 % de décote.
Si l’on prend un autre concurrent, comme le Nissan Qashqai, on trouve des modèles diesels, même année, même kilométrage, en 1.5 dCi 106 moins puissant, à partir de 3 800 € en état correct, mais plutôt en moyenne 5 000 €, ce qui équivant à une dépréciation de – 84 % maximum et plutôt – 79 %. Les plus beaux exemplaires sont à 6 000 €, soit – 75 % par rapport au neuf en moyenne.
Idem pour un modèle plus récent
Prenons maintenant un modèle après restylage, de 2011/2012, donc Crit’Air 2 en diesel, plus intéressant pour rouler encore des années sans restriction. Dans ce cas, un modèle de Jeep Compass 2.2 CRD 136 ch Limited (donc haut de gamme), de moins de 200 000 km toujours sera proposé au minimum à 6 000 €. Soit une décote de – 80 %. Ou plus souvent autour de 8 000 €, soit – 74 %.
Pour un VW Tiguan équivalent, ce sera minimum 7 500/7 600 €, mais plus sûrement 9 500 à 10 000 €, certains exemplaires grimpant allègrement à 12 000 € ! Soit de – 79 % au mieux, à – 68 % au pire, en passant par – 74 % en moyenne.
Pour un autre concurrent, à savoir un Toyota Rav-4, toujours en prenant un modèle équivalent (2.2 D-4D 150), le premier prix sera à 7 500 €, mais plus de choix à 8 500 €, les beaux exemplaires sont à 10 000 €. Cela représente des décotes de respectivement – 76 %, – 72 % et – 68 %.
Enfin, face à un Renault Koleos, qui lui aussi à des prix au ras des paquerettes à cause du même souci que ce Compass, les prix sont équivalents, soit à partir de 6 000 € pour un exemplaire en bon état , et 7 500 € pour un très beau modèle. Soit – 81 % et – 76 %. Ces deux véhicules sont à mettre dans le même panier.
On peut en tout cas, sauf exception nous venons de le voir, constater que le Compass est à la fois bien moins cher en prix facial, mais aussi, et c’est l’indicateur le plus pertinent, décote plus que ses concurrents. Et répéter les exemples à l’envie avec le Ford Kuga, le Peugeot 3008 (dans une moindre mesure), les coréen Kia Sportage ou Hyundai Tucson.
Donc, si votre budget est serré, et que les défauts cités plus hauts dans l’article ne vous rebutent pas plus que ça, vous pouvez rouler un peu différent pour bien moins cher. La fiabilité, elle, est d’un niveau tout à fait acceptable, tandis que le vieillissement est correct, sans plus.
Le plus compliqué sera probablement de trouver un exemplaire proche de chez vous. Il faudra faire preuve d’un peu de patience et surveiller les annonces qui tombent au jour le jour.