Elle porte bien son nom cette « Grande » Punto, qui a bien poussé depuis la Punto 2. Mais ce qui n’a pas grandi, ce sont ses cotes sur le marché de l’occasion. Ce qui en fait une bonne affaire, face à ses concurrentes de l’époque, les Renault Clio ou Peugeot 207/208. Et une candidate privilégiée pour notre rubrique « occasions oubliées »…
Après une première et une seconde génération de Punto, qui ont connu toutes deux un gros succès sur le marché européen, y compris le marché français, Fiat lance en 2005, un mois seulement après une de ses principales rivales la Renault Clio 3, la « Grande Punto« . Et elle n’usurpe pas son nom, car voyez-vous, elle grandit de 19 cm par rapport à la Punto 2, pour passer les 4 m de long (4,03 m précisément) ! Une crise de croissance extrême, qui a pour conséquence d’améliorer à la fois l’habitabilité, mais aussi la sécurité passive (5 étoiles obtenues à Euro NCAP).
Le dessin de l’habitacle est aussi bien plus moderne. Et si la qualité de finition n’est pas encore au niveau des toutes meilleures (la Clio 3 faisant fort en ce domaine), elle progresse grandement. L’espace pour les passagers est très bon à l’arrière pour l’époque, et même si la valeur de 275 litres semble assez basse pour le compartiment à bagages, le volume est visuellement plus important.
Le look, lui, est transfiguré par rapport à la Punto 2 dont le restylage n’a pas été très heureux. Élaboré en collaboration avec les équipes de Giugiaro, il est plus latin, lisse et épuré, tandis que les optiques étirées font penser aux modèles Maserati de l’époque, la 3200 GT en tête.
Enfin, l’équipement progresse lui aussi grandement, avec une dotation qui peut certes paraître aujourd’hui dépassée, mais la concurrence ne faisait pas mieux, souvent moins bien à l’époque (autoradio CD, climatisation auto, rétros électriques dégivrants, feux d’intersections, volant réglable en tous sens, jantes alliage, etc.). La version restylée « Punto Evo » propose même dès 2009 le nouveau système multimédia de Fiat, le « Blue&Me Tom-Tom », avec écran couleur, navigation, connexion Bluetooth avec les téléphones.
Et sous le capot, la Grande Punto, puis la Punto Evo proposait un large choix, avec des moteurs essence de 65 à 120 ch, et diesel de 75 à 130 ch. Bref, c’est une grande citadine polyvalente qui était très polyvalente à sa sortie, et qui si elle n’était pas la plus homogène, bénéficiait aussi de tarifs bien placés. Elle a perduré jusqu’en 2012 sous le nom Punto Evo et jusqu’en 2018 ensuite à nouveau sous le nom de Punto tout court.
Et aujourd’hui en occasion, c’est aussi un des modèles qui a le moins subit l’inflation des cotes, ce qui n’est pas le cas de ses rivales la Clio, la Polo, les 207/208, Toyota Yaris ou autre Ford Fiesta ou Opel Corsa. Ainsi, on la trouve à des tarifs très intéressants.
Moins de 2 000 €, c’est possible !
Ainsi, si l’on se penche sur les annonces de Grande Punto, ainsi que les concurrentes, on s’aperçoit très vite qu’elle est une bonne affaire. Même en prenant des modèles 2007, qui permettent de bénéficier de la vignette Crit’Air 2, on peut trouver des entrées de gamme à petit moteur essence 1.2 65 ch à partir de 2 000 €, et même moins, soit une décote de – 85 % par rapport au prix neuf. Et des diesels 1.3 MJT 75 au même prix, avec la même décote. L’état n’est pas flambant neuf, vous vous en doutez, et les kilométrages tournent autour de 200 000 km, mais ça se trouve, et pas du tout dans un état déplorable.
Une Renault Clio de même année, même kilométrage, au même prix n’existe pas. Il faut mettre sur la table au moins 3 000 € pour une 1.2 16v 75 ch Authentique d’entrée de gamme. Soit 50 % plus cher. et une décote de – 76 % seulement. Les 1.5 dCi 70 se trouvent à 3 000 € aussi mais affichent parfois 300 000 km !
Pour une Peugeot 207, il faut compter minimum 2 700 € pour un modèle qui a moins de 200 000 km, en 1.4 75 ch ou 1.4 HDI 68 ch. Soit une décote de – 80 %.
Si l’on prend un modèle un peu plus récent et en plus grosse motorisation, par exemple une Punto Evo de 2010, en 1.4 77 ch ou 1.3 MJT 95, on trouve des modèles à partir respectivement de 3 900 € et 4 000 €, pour moins de 110 000 km et 140 000 km.
Chez les concurrentes, une Clio 3 identique débute à 5 500 € en essence TCe 100 (plus performante toutefois) et 6 000 € en 1.5 dCi 85 . Encore une fois, c’est 50 % plus cher. Et les décotes sont moindres par rapport à des prix du neuf équivalents.
Une Volkswagen Polo sera encore plus chère puisqu’il faut compter minimum 6 000 € pour une 1.2 70 ch essence et 6 300 € pour une TDI 75 moins puissante, lorsque le kilométrage est identique à celui d’une Punto Evo. Seule une Ford Fiesta arrive à contenir ses prix et décote un peu plus, on trouve des 1.2 82 ch Trend à 5 000 €, et des TDCi 95 à 7 000 € mais ils ont parfois moins de 80 000 km, ce qui compense le surcoût. Mais ça reste plus onéreux que l’italienne.
Plus proche de nous encore, un modèle Crit’Air 1 de 2013 par exemple. On trouve alors des Punto Evo redevenues « Punto » d’entrée de gamme 1.2 69 ch à 5 200 € (moins de 100 000 km), ou des diesels 1.3 MJT 85 autour de 6 000 € (115 000 km). Soit respectivement – 67 % et – 66 %.
En face, une Peugeot 208 1.2 VTI 82 démarrera à 6 000/6 500 €, soit – 62 % et des diesels 1.6 e-HDI 92 à partir de 8 000 €, soit – 58 % (toujours pour des kilométrages comparables). Une Clio 4 0.9 TCe 90 se trouvera à partir de 7 500 €, et un diesel 1.5 dCi 75 à partir de 6 000 € (pour 140 000 km cependant). Soit des décotes de – 60 % et – 68 %, seul cas ou une concurrente décote autant que la Punto.
Une VW Polo d’entrée de gamme 60 ch essence débute à 7 000 €, en diesel c’est 6 800 €, avec des décotes moins fortes. Une Toyota Yaris, pour changer d’exemple de concurrente, débute pour un millésime 2013 à 7 000 € également, en essence ou en diesel, dans un état correct et avec un kilométrage sous les 120 000 km. Soit des décotes de – 55 % et – 61 %.
Bref, vous l’aurez compris, dans 98 % des cas, la Fiat sera moins chère, et aura plus décoté (c’est d’ailleurs ce qui est important).
Il est donc possible, pour ceux qui considèrent que l’italienne est physiquement agréable, que ses prestations et son équipement leur conviennent, de réaliser de très bonnes affaires sur le marché de la seconde main. Et ce qui ne gâche rien, c’est que la fiabilité globale de ce modèle, même si pas 100 % parfaite, est tout à fait acceptable, et supérieure à de nombreuses concurrentes (la Clio 3 se défend aussi très bien sur ce point). Alors en ce qui nous concerne, on vous conseillera de ne plus « oublier » cette alternative aux françaises et aux allemandes ou japonaises.