Trois après avoir initié une première mobilisation, l’Etat veut intensifier son action en faveur du covoiturage courte distance par le biais d’un plan national qui prendra effet le 1er janvier prochain. Parmi les mesures dévoilées ce mardi, un soutien financier aux collectivités et une prime de 100 euros pour chaque nouveau conducteur partageant sa voiture.
« Le covoiturage, c’est bon pour la planète et pour le pouvoir d’achat.» C’est le message que va marteler le gouvernement dès ce mardi. Pas moins de trois ministres vont être à la manœuvre pour coordonner le lancement d’un « plan national du covoiturage du quotidien », un plan « ambitieux », voué à couvrir la période 2023-2027 et dont la mise en œuvre aura lieu dès le 1er janvier prochain.
Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition énergétique, Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Clément Beaune, Ministre délégué chargé des Transports, ont mobilisé leurs administrations afin de promouvoir, selon leurs termes, un « plan à l’engagement sans précédent » à destination du covoiturage courte distance (Ndlr : trajets inférieurs à 80 km).
Objectif de ce dispositif qui fixe 2027 pour horizon : « Tripler le nombre de trajets quotidiens en covoiturage en passant à 3 millions de trajets », revendiquent les ministres. A la clé selon eux, une baisse d’environ 4,5 millions de tonnes de CO2, mais aussi une source d’économies pour les covoitureurs. « Un salarié qui habite à 30 km de son lieu de travail et qui covoiture quotidiennement peut économiser près de 2 000 € chaque année », estime le gouvernement.
Pour mettre en application son arsenal, l’Etat sort de son chapeau 14 mesures. Il entend les financer grâce à une enveloppe budgétaire prévisionnelle de 150 millions d’euros. Suffisante ? Evolutive ? Oui, sans doute. Et pourquoi lister « 14 » mesures, et pas 10 ou 15 ? Aucune idée en revanche… Toujours est-il que trois d’entre elles ont été mises en avant. Il y a d’abord ce soutien réitéré aux collectivités qui aident chaque jour les actifs à covoiturer. Pour 1 euro versé par la collectivité au profit d’un covoitureur, l’Etat s’engagera à verser 1 euro lui aussi. Il mobilisera pour cela 50 millions d’euros.
La deuxième annonce principale de ce plan concerne encore les collectivités, toujours à hauteur de 50 millions d’euros, mais cette fois à travers une aide destinée à accompagner la création d’infrastructures spécifiques, telles que les aires de covoiturage ou les voies de circulation dédiées.
Enfin, la troisième mesure, sans aucun doute celle qui parlera au plus grand nombre, réside dans l’attribution d’une prime de 100 euros (cumulable avec la récente prime carburant) pour les covoitureurs qui partageront leurs véhicules. Cette somme, dont le chiffrage est équivalent à celui des mesures précédentes, sera financée via les certificats d’énergie et sera allouée par les opérateurs en covoiturage (BlaBlaCar, Karos, Klaxit, entre autres) aux nouveaux conducteurs qui s’inscrivent sur leurs plateformes. Précision : ce coup de pouce financier ne sera remis intégralement qu’à l’issue du 10e trajet enregistré, prévient le gouvernement.
Quant aux 11 autres mesures censées tout autant favoriser le covoiturage du quotidien, leurs montants respectifs n’ont pas été détaillés. Combien coûteront-elles ? Aucun chiffre n’a filtré… Les porte-parole des ministères ont simplement précisé qu’elles ne seraient pas assorties d’un « coût budgétaire massif ».
Parmi ces démarches présentées en tout cas, figure la promotion du covoiturage auprès du grand public, mais aussi auprès des employeurs, notamment en donnant à ces derniers un « accès à des outils numériques de suivi du covoiturage ». Le but ? Leur permettre d’attester du covoiturage de leurs collaborateurs et de verser de façon plus lisible le Forfait Mobilité Durable annuel associé.
Dans la liste des mesures figure aussi l’ambition de mobiliser les « principaux acteurs du départ et de l’arrivée (stations-service, constructeurs, distributeurs, etc.) pour soutenir la pratique du covoiturage. » Il est prévu également d’impliquer les citoyens dans le développement de solutions publiques. Il est prévu en outre « d’étudier le potentiel et les leviers de covoiturage en milieu scolaire, périscolaire et dans l’enseignement supérieur. »
Enfin, dans son catalogue d’annonces, le gouvernement se donne pour objectif de structurer l’écosystème du covoiturage avec la création d’une instance, « un comité de suivi » qui se réunirait régulièrement au niveau interministériel. Il dévoile en outre la création prochaine d’un site web natiional : covoiturage.ecologie.gouv.fr. Celui-ci devrait permettre entre autres aux usagers de consulter la liste des politiques tarifaires des collectivités et des autorités organisatrices de la mobilité.